bâtard.e.s
"Pour Mouilala, le monde était traversé par des frontières infranchissables. Entre les hommes et les femmes, entre les musulmans, les juifs et les chrétiens, et elle pensait que pour bien s'entendre il valait mieux ne pas trop souvent se rencontrer. La paix demeurait si chacun restait à sa place." (Le Pays des Autres, Leila Slimani)
Ces phrases m'interrogent plus qu'autre chose. Elles postulent une forme de certitude qui doit, je suppose, être une affirmation, une certitude pour certain.e.s., comme elle l'est pour le personnage de Mouilala.
Mais pour nous qui avons le cul entre deux chaises, pas tant moi que mon père, mes oncles et tantes d'ailleurs, c'est tout simplement une impossibilité, puisqu'on est le fruit de deux cultures deux "races" un mélange,
(le fils du voisin qui me traitait de "bâtarde")
et même, pour moi, pour mon caractère, un mélange des pôles/rôles sociaux masculin/féminin (qui eux mêmes sont si restrictifs et souvent incompréhensibles!)
Un gros point d'interrogation donc sur cette notion de paix, de pureté, d'entre soi qui peut sembler parfois séduisante, mais à quel détriment...
(au détriment de qui, surtout.)
J'espère que mes lecteurs vont bien et restent chez eux. Je vous fais des bisous de loin à travers la combi plastique.
(Non cet article n'est vraiment, vraiment pas une métaphore sur le confinement, juste un concours de circonstances, vu que j'ai du temps pour lire)
Ecrit par maw, le Jeudi 19 Mars 2020, 15:11 dans la rubrique "Actualités".